Par Elisabeth Reusser
A l’occasion des deux commémorations des 500 ans de la Réforme et des 600 ans de la naissance de Frère Nicolas, environ 250 personnes se sont réunies le 9 septembre 2017 dans la salle polyvalente de la Flüelimatte pour se demander : « Que signifient la vie et l’action de Frère Nicolas pour nous personnellement, pour nos Églises et communautés ecclésiales, pour notre manière de vivre ensemble » ?
Les participants, issus de près de 30 mouvements et communautés chrétiennes différentes, sont venus de toute la Suisse. Dès le tour de table initial, on sentait à quel point la rencontre, et l’échange étaient pour tous au cœur de cette journée. En quelques secondes, la salle polyvalente s’était transformée en d’innombrables rondes joyeuses et animées.
C’est « ensemble » que le groupe de préparation, composé de personnes de dix mouvements et communautés différents, avait préparé cette journée. La journée était très variée avec quatre conférences (différentes approches de la vie et de l’œuvre de Frère Nicolas, lire les textes ici), les interventions du chœur, les trois contributions du groupe d’acteurs sur la prière de Frère Nicolas, la table ronde très animée et profonde à laquelle ont participé le pasteur Geri Keller, Roland Gröbli, en tant qu’expert de Frère Nicolas, ainsi que le père Raffael Rieger, en tant que représentant de « Ensemble pour l’Europe », et Alisha Furer, historienne, en tant que représentante des jeunes.
Selomie Zürcher, une étudiante en histoire de la communauté Jahu, a animé la table ronde avec beaucoup d’engagement. La table ronde d’une heure – au cours de laquelle les participants ont été encouragés à parler de leurs propres expériences avec les mots de la prière de Frère Nicolas, a permis de répondre à ces questions : Qu’est-ce qui m’empêche d’aller à la rencontre de personnes d’autres confessions ? – Qu’est-ce qui m’y encourage ? Quelles expériences positives de collaboration puis-je transmettre ? – a encouragé et incité à abandonner les préjugés, à faire consciemment le premier pas, également dans la « rencontre au quotidien, dans le bus ».
Enthousiasme
Plusieurs participants, qui avaient pris part à l’événement ont exprimé leur enthousiasme d’avoir fait la connaissance du réseau « En chemin ensemble », ainsi que le réseau européen auquel il est relié. Ainsi, quelqu’un a écrit : « Merci pour votre engagement en faveur de l’ENSEMBLE EN EUROPE, j’en fais désormais partie moi aussi ! »
Une participante a déclaré : « Tout était tout simplement parfait : le contenu, l’organisation, l’aspect humain, même le mauvais temps a eu du bon : le culte a été célébré dans la pièce où nous avions vécu ensemble toute la journée. C’était cohérent et très beau ». Un autre participant a dit : « Je suis très touché par ce culte, surtout par les intercessions en forme libre, j’ai ressenti la confiance dans le Saint-Esprit. Ce moment était un magnifique bouquet de fleurs, une synthèse de ce que nous avions vécu tout au long de la journée ».
Les temps de lutte
Alicia Furer a mis l’accent sur les « temps de lutte », faisant référence aux deux années durant lesquelles Frère Nicolas a été tiraillé entre sa famille et sa vie d’ermite. « Nous, les jeunes, n’avons plus l’habitude de nous exposer à l’agitation, à la tension et de supporter les temps de lutte, c’est précisément ce que nous pouvons apprendre de Frère Nicolas. C’est dans ces moments-là que les plus grands processus se déroulent en nous », explique Alicia. Frère Nicolas était constamment en quête et c’est précisément ce qui fascine.
« Plus de Ranft ! »
Lors de la table ronde, Roland Gröbli a expliqué le titre de l’année du jubilé : « Plus de Ranft ». La signification de Nicolas de Flüe va en effet au-delà des frontières chrétiennes. D’une part, nous voulons inviter à plus de retraite, plus de prière, plus de silence. Mais cette valeur fondamentale du silence s’adresse à tous, y compris aux personnes en dehors des Eglises.
Flüeli Ranft, en tant que lieu de « retour sur soi » et de « retrait », doit pouvoir donner une impulsion à toute personne, tout comme la figure de Frère Nicolas. Il fascine justement parce qu’il recèle de nombreuses facettes : Nicolas le mystique, le médiateur, le paysan, le politicien, le mari, le père et le guide. En bref : Nicolas la personne !
Le pasteur Geri Keller, dont le livre « Der Name Jesus sei Ihr Gruss » (Que le nom de Jésus soit votre salut) est paru récemment, déclare à ce sujet : « Ce qui m’enthousiasme le plus chez Frère Nicolas, c’est qu’il est entièrement humain. Avec des cheveux poussiéreux, de la saleté sous les ongles, …. Frère Nicolas est proche des gens. Mais il est aussi très proche de Dieu ».